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L’EXCELLENCE RELATIONNELLE

                  QUI ÉCOUTE QUI ? QUI PARLE A QUI ?

           mains bouche-oreille 2 

Il convient de considérer ce qui suit comme l’expression d’idées, de convictions et propositions qui ne peuvent être vérités absolues ou certitudes acquises, même si plusieurs milliers de stagiaires ont éprouvé positivement les moyens proposés.
Et la sincérité conduit à affirmer que même si j’ai conçu ces programmes et les ai transmis sur 27 ans, je ne peux prétendre faire la preuve constante de mon excellence relationnelle.
C’est un ouvrage à remettre sans cesse sur le métier. L’artisan qui y travaille voit bien ses erreurs, même et surtout s’il se réjouit de ses bons résultats.
_______________________

La fonction d’être 

« La fonction d’être d’un être, c’est d’être » (Henri LABORIT).

Il a pour fonction principale d’être et devenir le plus et le mieux qu’il peut être et devenir.
Pour cela, l’humain se caractérise d’abord par sa faculté particulière pour communiquer. C’est donc d’abord un être relationnel, c’est-à-dire en interactions avec lui-même, avec les autres et avec son environnement.
C’est la quantité et la qualité de ses interactions qui le déterminent dans son existence, son être, et son devenir. 

Comment est-on formé comme être relationnel ?  Généralement mal.

Les interactions humaines ont deux composantes : le langage verbal et le non verbal. Ce dernier est largement inconscient ; expressions du visage, attitudes corporelles, mouvements des membres inférieurs et supérieurs, inclinaison de tête, odeurs corporelles et leurs variations, pulsations de l’iris dans l’œil, et surtout intonation de voix. des études ont montré que le contenu verbal ne compterait que pour environ 10%. Cependant il existe une synchronisation inconsciente elle aussi, entre le contenu verbal et le non verbal. Ainsi se présente l’opportunité de gestion stratégique par le verbal.

Même si l’amour parental et l’éducation constituent des bases valides pour cela, le « formatage » comporte aussi des automatismes comportementaux d’échecs.

De plus, une formation au développement des qualités relationnelles – hormis des règles élémentaires de politesse – ne figure pas pour le moment, dans les référentiels de l’éducation nationale.
L’histoire de l’humanité témoigne aussi de pulsions de domination et possession qui établissent des relations gagnants/perdants (dominants/dominés), qui aboutissent le plus souvent à des situations perdants-perdants.
Il serait possible de considérer cela comme tout à fait légitime puisque répondant à l’aspiration de chacun à satisfaire ses désirs et besoins. Cependant, ces comportements constituent des solutions ou tentatives de solutions qui méritent d’être évaluées dans leur efficacité, et les conséquences qu’elles engagent ; étant entendu qu’il est nécessaire de distinguer les désirs et besoins, d’une part et les solutions mises en œuvre d’autre part.

(Ceci doit être relativisé si l’on considère que certains peuvent avoir comme besoin réel le fait de dominer les autres.)

plus moins

Schémas qui en résulte 

OF

 *(M.O.I. = Modèle Obligé Individuel)

 TCC

05-dominance-soumission

 MANQUE D’ÊTRE – BIEN-ÊTRE

Nous existons donc simultanément dans trois univers, avec trois intelligences, et comme indiqué précédemment, trois types de désirs et besoins :
– ceux qui s’attachent aux idées (tête)
– ceux qui correspondent aux sentiments (cœur)
– l’ensemble des besoins physiques et matériels (corps)
Le système nerveux central est aux commandes, bien sûr ; il s’agit par ces schémas et représentations de faciliter la compréhension de nos mécanismes comportementaux et relationnels.
Parmi ceux-ci, dans la structure du langage figurent des automatismes qui compromettent la qualité de la relation.

Le plus fréquent (‘’mécanisme de confusion’’), peut se résumer de la manière suivante :
– parler de soi quand il s’agit de l’autre,
– parler de l’autre quand il s’agit de soi,
– faire la confusion entre l’autre et soi.

EX : avez-vous compris ce que j’ai dit ?
Au lieu de : me suis-je fait comprendre ?
           Ou : ai-je été clair ?
           Ou : me suis-je exprimé correctement ?

EX : je ne suis pas d’accord avec toi.
Au lieu de : j’ai un autre point de vue.
          Ou : je ne fais pas la même analyse.

EX : je veux que tu me respectes.
Au lieu de : j’ai besoin d’être respecté.
           Ou : je peux dialoguer s’il y a respect mutuel.

Ce mécanisme se décline en douze automatismes qui constituent des freins ou « barrages » pour une bonne communication :

Les Barrages :
Ils sont acquis dans l’enfance, par l’éducation (mimétisme), et deviennent des conditionnements réflexes donc inconscients.
Ils ne sont barrages que relativement à la « zone fermée ».

• HUMILIER
• JUGER, CRITIQUER
• MENACER
• ORDONNER
• DIAGNOSTIQUER
• DEVIER, IRONISER, GENERALISER
• ARGUMENTER, SE JUSTIFIER
• MORALISER
• CONSEILLER
• SOLUTIONNER
• QUESTIONNER
• APPROUVER, CONSOLER, FLATTER, RASSURER

Ils manifestent les deux caractéristiques d’une communication inefficace :

• La dévalorisation
La confusion (parler de l’autre quand il s’agit de soi, parler de soi quand il s’agit de l’autre, et mélanger)

Les concepts précédents proposent aussi que ça ne soit pas le potentiel respectif des trois instances (tête-cœur-corps) qui déterminent efficacité et bien-être, mais plutôt la somme et la nature des interactions entre elles.
Lorsque les pensées, sentiments, paroles et actes entrent en accord une véritable intégrité se manifeste du point de vue des valeurs
L’observation permet aussi de suggérer qu’un être humain qui se sent bien avec lui-même est naturellement ouvert et performant.

Tableau global des situations relationnelles :

03-tableauglobal

 

A priori considérées comme infiniment complexes, les interactions constituent des moyens pour chaque individu de tenter la satisfaction de ses désirs et besoins, ainsi que pour s’assurer d’exister et d’être.
Pour simplifier sans réduire, il est retenu que pour l’essentiel sont engagées trois interactions principales :
– écouter,
– s’exprimer,
– résoudre.
Et trois interactions secondaires :
– écrire pour être lu et retenu,
– captiver un auditoire,
– apprécier sans flatter.
La sélection de ces 6 interactions est le résultat d’une observation qui les établit comme déterminantes pour les réussites relationnelles.

Les outils :
S’il est convenu ce qui précède, il devient facile de déterminer ce que peuvent être des interactions performantes :
– pour l’écoute : permettre que l’autre exprime ses véritables pensées, sentiments et besoins ;
– pour l’expression : à l’identique, que j’exprime mes véritables pensées, sentiments et besoins ;
– pour la résolution et négociation : adopter une petite stratégie en 6 étapes pour parvenir à des « solutions de satisfaction mutuelle de besoins » dans la prise en compte de ceux-ci.

Puisque apparaît ici l’éventualité de l’authenticité, il est souhaitable de nuancer ces dispositions par la civilité, la politesse, la réserve ou la pudeur, qui conduisent à mesurer l’authenticité par le respect de soi et de l’autre.

Bien qu’une part importante de la complexité de l’être relationnel soit clarifiée, il convient de préciser et simplifier ces trois interactions principales :
Ainsi l’écoute comporte 2 phases successives nettement différentes :
– en phase 1, le temps passif-attentif de l’écoute ; c’est l’autre qui parle. Apparemment facile, c’est en fait la phase la plus exigeante ; en effet elle consiste « à se mettre de côté », « se séparer » de ses propres idées, sentiments, besoins. En fait, se rendre absent à soi pour être présent à l’autre.
– En phase 2, l’écoute propose de restituer à l’autre, avec d’autres mots que les siens, ce qu’il a manifesté :
– D’abord : s’il est manifeste et intense, son sentiment (s’il n’est pas manifeste, pas de restitution du sentiment)
– Ensuite : sa réalité, avec d’autres mots que les siens et l’intonation de voix d’un constat restitué, comme s’il y avait un point :   , à la fin d’une phrase écrite, et non un point d’interrogation : ?, puisque la question peut faire barrage pour une personne fermée.

Sentiment et réalité sont évidemment liés dans une même expression.

EX : expression du problème : « depuis qu’elle est partie ça va pas. »
Réponse en écoute : « elle te manque   »
                           Ou : « tu te sens désemparé  »
                           Ou : « tu ne parviens pas à t’y faire  »
                           Ou : « tu te sens seul   »

Ainsi l’écoute constitue pour l’autre un moyen de se réentendre, et par cela, de se reconstituer dans son être.
Dans une recherche plus affirmée de développement personnel, elle permet à l’autre d’aller de plus en plus authentiquement et profondément à la rencontre de lui-même.

Dans cet article, il est considéré qu’à la racine des besoins résident la quête de l’être et la fonction d’être par la permanence (refus de la mort) et de la certitude (illusion de Vérité absolue). Ainsi tous problèmes peuvent se résumer à un manque d’être et une recherche de vérité absolue. C’est pourquoi l’écoute consiste à ‘’faire être l’autre’’, et l’accompagner dans la rencontre avec lui-même.

Comme il est possible que vous vous engagiez dans quelques tentatives, il est utile d’indiquer quelques précautions :

– l’écoute est un moyen puissant, il est souhaitable de l’employer avec précaution. Ne pas envahir abusivement « la maison de l’autre ».

– Elle ne peut être qu’une courte expression ; si elle se prolonge, elle est retour chez soi par le barrage « diagnostic ».

– Presque aucune situation ne requiert plusieurs écoute successives ; en effet l’efficacité d’une seule est le plus souvent suffisante.

– Il est bon de faire précéder la restitution d’un petit début neutre ex:  selon toi, d’après toi, dans cette situation, pour toi, par rapport à ça, à ce moment, sur l’instant, etc… Cette astuce vous permettra aussi d’être « plus naturel ». (Dans le cas ou l’émotion négative est intense et manifeste, commencer par restituer le sentiment).

Comme déjà expliqué dans les articles précédents, les relations qui s’établissent souvent en gagnant/perdant (supérieur-inférieur) aboutissent à terme à des situations perdant/perdant. L’objectif est bien entendu de réaliser des relations gagnant/gagnant Vous disposez ci-dessous d’un dialogue qui présente les trois hypothèses. Dans la situation imaginée une personne a sollicité un entretien d’orientation avec un consultant.

 3 dialogues

– A : perdant    /B : gagnant,

– A : gagnant   /B : perdant,

– A : gagnant   /B : gagnant.

dial 1 art 7

 dial 2 corr art 7

 dial 3 art 7

 

main FS2

oreille2

 

 

 

1-4 eme -2 001

Dans le cours d’une formation ou pour des entretiens prévus dans la vie réelle, il est possible de lister d’avance les besoins de part et d’autre. Ceci constitue une première étape pour atteindre la ou les 

 

.Dans le dialogue précédent :

CLIENTE

 Solution,

Orientation,

Aide à  la décision,

Confiance,

Moyens,

Soutien,

Résultats concrets,

Rapidité,

Cohérence,

Emulation,

Valorisation,

Réseau,

Sécurité.

 (Prochain article ‘’l’expression efficace’’)                                                                                  

 

 

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l’éloge de l’autre

 

‘’L’ÉLOGE DE L’AUTRE’’, suivi de 

« LA CHARITÉ »

     c-h1                                                

Ces 5 petits paragraphes vous proposent une réflexion sur notre être d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

(Sujet imposé, concours de poésie de la ville de Lyon – 2008 –)

Fœtus …
C’est du fonds d’un océan de ténèbres et de silence que nous émergeons. Dans l’inconscience, hors du temps et de l’espace, nous avons été le UN, le Tout, le fœtus en fusion dans le ventre maternel, cet ‘’Autre’’ premier et inconnu.
Big-bang …
Dans la paix, la sérénité, le calme, à peine atteint par le bruit de fonds de l’univers extérieur, s’est produit un premier chaos sismique, un cataclysme infernal. De contractions en poussées terrifiantes, j’ai été projeté dans la lumière, le bruit, le froid et l’air qui a forcé impitoyablement mes poumons. Après mon cri de colère, mes pleurs désespérés ont dit ma perte du paradis perdu. J’étais UN, je suis né AUTRE.
Expansion…
Bercé sur le ventre maternel, cet Autre premier, rassuré par sa voix, réchauffé à son contact, calmé par sa douceur, j’ai établi dans mes sens mes émotions naissantes et dans l’obscurité de mon inconscience, la quête du paradis perdu : Amour total, infini, inconditionnel et éternel. Mais le temps et l’espace me sont devenus mesures, limites et finitude. En échange, le langage et la conscience me seront donnés.
Toi et moi …
Par l’autre je suis né, par les autres je me construits et je deviens. Avec les autres, je poursuis ma quête. Il y a cet autre si semblable et si différent, d’un autre sexe. Et ceux-ci, d’une autre génération, si proches et si étrangers. Et celui-ci, d’une autre couleur, d’une autre race, d’une autre culture. Et ces autres encore, qui m’ont précédés depuis des milliers d’années, disparus, et toujours présents. Il y a aussi toutes choses qui me sont extérieures, qui me sont autres ; cet arbre, cette fleur, ce tableau de maître, cette musique et cette nature si belle et si généreuse.

Jeux du ‘’je’’…
Et de tous ces Autres, accompagnateurs présents en moi, j’ai fait l’autre de moi, altérité fondatrice qui me fait être et accoucher sans cesse de moi-même, toujours reconstruit et renouvelé par ma relation à l’Autre, aux Autres, et à moi-même. C’est ainsi que la douleur de l’Autre est mienne, que sa joie m’est offerte en partage, que la destruction de mon environnement est ma destruction ; que sa beauté m’attire et m’invite à être l’arbre, l’air, le fruit, la fleur…
Et découvrir dans la quête du paradis perdu que cette diversité de tant d’autres est en moi, et qu’ainsi je me rapproche du UN, ‘’Corpus Humanitatis’’ qui m’apprends que sans l’Autre, je ne suis rien.

Situer l’autre… Si tu hais l’autre…Si tuer l’autre… Si tu es l’autre ?
Mais si tu es je suis… si tu es je suis… si tu es je suis… Alors, Nous sommes.

Christian H, le 16 avril 2008,

autrui

 

‘’LA CHARITÉ’’

 images (1)

1 – Étymologie,
2 – Authenticité du don,
3 – donner quoi ?

Dans les trois vertus théologales (foi, espérance, charité), la charité se distingue par une pratique concrète, et même s’il est évoqué d’un individu qu’il a une ‘’âme charitable’’, c’est bien dans l’acte du don que cette vertu est en œuvre.
– un des sens étymologique premier est : ‘’CHARERE’’, qui signifie : donner. Cependant, de cette origine découlera : charisme, qui suggère une influence sur les autres, et quoique un chef de guerre peut avoir du charisme, mère THERESA aussi.
– Authenticité du don,
Retenant l’acte du don, il convient d’en mesurer la gratuité. L’Évangile nous dit :’’ Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement’’ De ce point de vue, la charité, qui y tend, se distingue de la bienfaisance, celle-ci implique une mesure de ce qui est ou n’est pas ‘’bien fait’’.
Les moines ‘’OBLATS’’ s’étaient donné comme vocation le don absolument gratuit. Ils ont disparus. Il en reste l’adjectif ‘’oblatif’’, qui signifie sans retour, sans condition et sans récompense. On peut en déduire que l’être humain, dans sa nature imparfaite ne peut accéder au don totalement gratuit. Ne trouvons nous pas toujours dans le don notre auto- récompense ?
A moins de croire à un principe créateur de l’univers, de la nature et de la vie donnés sans condition de retour. Il semble donc qu’une charité véritable, authentique, ne soit possible qu’à ce Principe. Plus encore, dans la chrétienté, n’a-t-il pas envoyé son fils pour nous donner le PAR-DON.

– Donner quoi, à qui, comment et quand ?

De tous les biens, le plus précieux qu’un être humain possède et peut donner, il en est un dont il ne distingue la valeur qu’à l’approche de l’hiver de sa vie : c’est tout simplement le temps ; Donner de son temps c’est donner de sa vie. Donner sa vie pour l’autre n’est -t-il pas le don suprême en ce monde ? Et donner de son temps à l’autre, c’est lui donner à être, invitation divine, invitation à élever l’autre, à l’aider à grandir, dans son être d’abord, vers l’Etre ensuite, au service de l’Etre enfin. Une observation :

– Quand on a le temps, on ne prend pas le temps,
– Quand on a plus le temps, on prend le temps.
Ces concepts et ces propositions peuvent se décliner en trois orientations pour une pratique de la charité :
– donner à l’esprit de l’autre : transmettre la connaissance,
– donner la compassion à l’autre : la fraternité, l’amour,
– donner matériellement à l’autre : s’il a besoin, s’il demande, et qu’il ne peut obtenir par lui-même.
J’ai néanmoins le sentiment de m’enrichir plus de ce que je donne que de ce je prends ou obtiens. Peut-être parce que je deviens riche de ce que je suis et que je suis pauvre de ce que j’ai.
‘’UN HOMME POSSÉDERAIT-IL TOUS LES BIENS DE CE MONDE, SANS LA CHARITÉ IL N’EST RIEN ».

main FS2

« Un docteur de la loi se leva et dit à Jésus, pour l’éprouver : Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? Jésus lui dit : Qu’est-il écrit dans la loi ? Qu’y lis-tu ? Il répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée ; et ton prochain comme toi-même. Tu as bien répondu, lui dit Jésus ; fais cela et tu vivras. Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : Et qui est mon prochain ? Jésus reprit la parole et dit : Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba au milieu des brigands, qui le dépouillèrent, le chargèrent de coups, et s’en allèrent, le laissant à demi mort. Un sacrificateur, qui par hasard descendait par le même chemin, ayant vu cet homme, passa outre. Un Lévite, qui arriva aussi dans ce lieu, l’ayant vu, passa outre. Mais un Samaritain, qui voyageait, étant venu là, fut ému de compassion lorsqu’il le vit. Il s’approcha et banda ses plaies en y versant de l’huile et du vin ; puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit à une hôtellerie et prit soin de lui. Le lendemain, il tira deux deniers, les donna à l’hôte, et dit : Aie soin de lui, et ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour. Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands ? C’est celui qui a exercé la miséricorde envers lui, répondit le docteur de la loi. Et Jésus lui dit : Va, et toi, fais de même ».

(Saint Luc 10, 25-37)

c-h 4

 

 (prochain article le 21 mai : introduction à « l’excellence relationnelle ».)

 

 

 

Action créatrice de la parole

 image du bing-bang :   big-bang

 

‘’L’action créatrice de la parole dans le prologue de Jean’’

(ou : l’action créatrice, universelle, du lien) 

Il y a dans l’histoire de l’humanité des textes dont les dimensions épique, poétique et exceptionnelle les établissent comme œuvres mythiques et sacrées.

C’est le cas du ‘’prologue de Jean’’ comme du ‘’cantique des cantiques’’, du ‘’sermon sur la montagne’’ dans la bible et cela existe aussi dans les autres livres traditionnels des principales religions.

Ces textes sacrés produisent spontanément en la plupart d’entre nous une attitude respectueuse, mêlée de crainte et de vénération, comme s’ils étaient intouchables.

Sans doute parce qu’ils se reçoivent (en innocence), et que des tentatives d’explication risqueraient d’en trahir et réduire le sens.

Il semble que ce choix  serait au-delà de la prétention ou de l’orgueil, au delà de la transgression, et qu’il serait peut-être de l’ordre du sacrilège.

C’est donc avec prudence et réserve que j’évoque ici le prologue de Jean.

Néanmoins avec humilité tentée, si ce n’est démontrée, je choisis d’aborder ce sujet, en 7 thèmes répartis en 4 exposés :

A                     1 – introduction et relecture,

                        2 – étymologie,                    

T                     3 – corrélations en sémantique et biologie,

                        4 – corrélations avec le tétragramme et la géométrie,

G                     5 – interprétations philosophiques

                        6 –      ‘’       ‘’        ontologique,

C                     7 – conclusion.

A

1-      introduction et relecture :

Les thèmes qui précèdent suggèrent une complexité qui pourrait paraître rébarbative ou obscure, cependant, j’ai tenté d’exprimer tout cela avec un maximum de simplicité et de modestie, qui me semblent être les indices d’une véritable compréhension.

D’ailleurs, j’exprime ces propositions de réflexions dans l’assurance qu’elles n’ont aucune valeur particulière sinon celle qu’on peut accorder à quelqu’un qui dispose d’un temps et d’un lieu d’expression… Avec la conscience que l’ignorance est dans la connaissance, et la connaissance dans l’ignorance.

A moins, bien sûr, d’être assuré de ‘’l’action créatrice de la parole’’ ;

Quoique ma conviction soit plus établie dans le fait qu’il n’existe pas de savoir absolu, donc ni certitude, ni permanence.

Il convient pour cet article de présenter le prologue ; je le fais en le distinguant arbitrairement en 4 parties :

Dieu le verbe :

Au commencement était le verbe, la parole de Dieu, et le verbe était auprès de Dieu, et le verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. Par lui, tout s’est fait, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui. En lui était la vie et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée.

 Jean le messager :

Il y eut un homme envoyé par Dieu. Son nom était Jean. Il était venu comme témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous croient par lui. Cet homme n’était pas la lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage.

 Le verbe-lumière :

Le verbe était la vraie lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. Il était dans le monde, lui par qui le monde s’était fait, mais le monde ne l’a pas reconnu. Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu.

 Le verbe-créateur :

Mais tout ceux qui l’ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu. Ils ne sont pas nés de la chair et du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu.

 Pour information, il existe différentes traductions du prologue. Le sens n’en semble pas altéré. Il rappelle ce qui serait la première parole divine : ‘’ que la lumière soit !’’ Et son résultat en action : ‘’et la lumière fut’’.

C’est ainsi que s’engage l’acte géniteur initial duquel naîtra toute création.

 Verbe et lumière sont donc confondus dans le prologue.

 2 – étymologie :

 Du point de vue étymologique, le logos, racine du mot, présente plusieurs définitions : il serait le langage parlé, mais aussi la pensée, la conscience, l’esprit voire l’âme et même le divin. Le préfixe indique clairement : ce qui était avant ou devant, ou devant advenir.

T

3 : Corrélations en sémantique et biologie : 

‘’ L’action créatrice de la parole’’  dont il est question ici justifie de proposer une définition de la parole : Il s’agit d’une suite de sons différents interrompus en pointillé par des silences, et qui produisent et  transmettent des informations.

 En effet, même si ceci ne nous apparaît pas d’évidence, des sons ininterrompus ne pourraient prendre signification d’un langage. Il y faut ces interruptions de silence pour constituer un langage articulé.

 Cependant il présente deux composantes :

–          L’une procède de la dimension physique ; un organe produit un bruit qui nécessite le vecteur qui est l’air, pour se transformer en son. (dans le vide absolu, pas de son, excepté le bruit de fonds de l’univers sur lequel je reviendrai ; d’ailleurs le vide absolu est une vue de l’esprit, voir bibl.).

–          L’autre réside dans les conventions au sujet du sens de ces sons selon une structuration dénommée langage. Et tout ce qui existe est langage ; Il n’y de représentation que nommable et exprimable.

 C’est pourquoi la parole suggère d’être abordée aussi à partir de 4 disciplines :

–          la biologie,

–          la sémantique,

–          la géométrie,

–          la philosophie. 

Du point de vue biologique, il est constaté que les bases de notre code génétique sont au nombre de 4 : l’Adénine, Guanine, Thymine, Cytosine.

Avec les acides aminés (20), elles permettent l’existence de 6 milliards et demi d’êtres humains, qui sont autant de gros livres différents constituant l’immense bibliothèque qu’est l’humanité.

Comme le langage, c’est-à-dire la parole, le code génétique est un système d’information.

Hors, il est surprenant de constater que sa structuration est similaire au langage. (Voir bibl.) Les structurations de l’un – le langage- et de l’autre – le code génétique – montrent une  hiérarchie similaire des significations ;

Successivement, pour le langage : la lettre, puis le  mot, puis l’espace, puis la phrase, le paragraphe … tout ceci n’est que moindre trahison du réel puisque toujours représentations individuelles…

Pour l’A.D.N. : le gène, puis l’intron, puis l’exon, puis le triplet, puis la base azotée…

Il est remarquable par exemple qu’on puisse retrouver dans l’A.D.N. l’équivalent de la majuscule, du point final, du point virgule, de l’ouverture et fermeture de parenthèses…

Pour tous ces éléments, il y a identification et connaissance de leurs significations.

Cependant, le langage comme l’A.D.N. implique l’existence d’un sens et d’un contenu global… inconnu. Nous connaissons  les briques, le mur, mais pas l’édifice entier. 

Ce contenu est peut-être message originel et finalité (ou transcendance).

Il connait successivement pour le langage, comme pour l’A.D.N., des déperditions et améliorations de l’information transmise.

Néanmoins, la courbe moyenne témoigne d’un progrès qui se traduit en quantité et variétés des informations transmises. En synthèse partielle, il y aurait action créatrice de la parole dont l’origine, le contenu véritable et la finalité nous échappe.

Comme il y a un code génétique qui contient un programme dont la finalité nous échappe aussi. Il est cependant désormais établi qu’un projet  existe et qu’il est en action. Il y a un programme, c’est sûr ; y a-t-il  un programmeur ?

 Ce que nous pouvons supposer à ce sujet, c’est qu’il a permis ou ordonné l’évolution de la vie,  depuis le bing-bang jusqu’à l’humain. Ce bruit initial, première action créatrice de la parole de Dieu, résonne encore dans la musique céleste des sphères ; il est dénommé : bruit de fonds de l’univers.

L’évolution se poursuit … vers quoi ?

 Je rappelle les 4 lettres qui formeraient le nom de Dieu : YOD, HE, VAV, HE

tétraèdres :

tetraedre

 

G 

4 –  corrélations avec tétragramme et géométrie :

Le code génétique est  un cryptogramme à 4  bases, et donc un tétragramme.

Pour rappel, celui-ci constitue la « TETRAKTYS » : 4+3+2+1 = 10.

Ceci peut paraître éloigné du sujet traité, cependant le 4, selon les pythagoriciens, est le chiffre de Dieu créateur, qui contiendrait toutes connaissances et sagesse.

tetraktis

S’il est évoqué ici, c’est dans une tentative d’approcher cette parole créatrice, originelle, et gardienne du Projet. Rien n’existerait matériellement sans le 4 ; En effet, trois points ou trois lignes ne peuvent déterminer un volume.

(Trois lignes en géodésique comportent une quatrième dimension : celle de la perpendiculaire au plus haut de la courbure)

Premier des 5 volumes platoniciens qui constituent toute matière, le tétraèdre comporte 4 faces en triangles. Et puis, eau, air, terre, feu, constituaient pour les anciens les 4 composantes de la matière.

 Alors ces constatations nous approchent-t-elles de l’action créatrice du verbe, de la parole, de la lumière et de Dieu?

Cela paraît très incertain, cependant, avec ce qui précède, nous pouvons poursuivre notre quête par une autre voie ; l’approche philosophique, et plus particulièrement une de ses composantes, qui, curieusement est vide ; l’ontologie. Il s’agit de la science de l’ETRE, abordée par les présocratiques et quasiment abandonnée depuis.

 

5 –  interprétations philosophiques : 

La parole est une action créatrice par la transmission de l’information. Elle serait fidèle ou non au message originel, et peut donc être constructrice ou destructrice, relativement à l’existence d’un hypothétique projet divin.

De la même façon, les manipulations du code génétique, l’appropriation en brevets de séquences entières du génome humain, les tentations de clonages, et d’un eugénisme qui définirait normalité et anormalité, la programmation dès l’embryon d’un droit à naître ou non, conduisent à supposer une remise en question du projet. L’homme, ingénieur génétique devient démiurge, sera-t-il à son image ?

Et simultanément, l’être humain détruit son environnement et compromet l’avenir de la planète.

A moins que les progrès scientifiques s’accompagnent de progrès égaux en sagesse et conscience morale. De tout ce qui précède, la conviction la plus établie qui apparaisse, c’est qu’il y a une parole créatrice qui a dit, transmis, et transmet encore le projet d’un principe créateur. Nous savons qu’il a instruit et instruit encore une évolution.

 Depuis l’aube de l’humanité, celle-ci s’est réalisée principalement sur la mise en œuvre de comportements de compétition et de domination. Ils aboutissent Aujourd’hui à nous établir exclusivement en producteurs (tête) – consommateurs (corps) dans un système économique mondialisé. Ils ont stimulé notre fonctionnement  intellectuel et l’accumulation des connaissances, d’une part, et la recherche obsessionnelle de satisfactions physiques et matérielles, d’autre part.

L’homme est devenu riche de ses pouvoirs et avoirs et pauvre dans son être.

Cependant, ils compromettent gravement l’homéostasie (l’équilibre) entre l’humain et son environnement, la planète, en plus de développer de scandaleuses inégalités.

L’actualité récente montre l’écroulement de ce système.

IL Y MANQUE LE CŒUR.

 (Film le 5ème élément)

6 – interprétation ontologique :

L’idée ici est que nous existons en triple présence :

–          notre tête : intelligence, connaissances, rationalité, réflexion…

–          notre cœur : émotions, sentiments, sensibilité…

–          notre corps : besoins physiques, matériels, santé…

La négligence d’un de ces mondes conduit à terme au sacrifice des  deux autres.

C

7 –  tradition, et conclusion :

 D’une manière très concrète, l’action créatrice de la parole a été mise en œuvre depuis toujours ;  qu’il s’agisse  des contes écoutés le soir dans la case, retenus et transmis de générations en générations ; qu’il s’agisse de la palabre, ou même du moyen de transmission des compagnons du devoir qui effaçaient leurs épures et plans afin qu’ils n’appartiennent qu’à la ‘’Cayenne’’.

Elle est aussi et même d’abord le moyen par lequel s’établira la fraternité, ou la haine. Les mots peuvent tuer aussi sûrement que des balles de fusil.

Ils exigent la connaissance d’une loi morale transcendante.

Au regard du présent travail, il semble que la loi morale soit la voie sacrée de l’Etre.

L’évolution à venir, qui serait une des composantes du Projet, réside dans une élévation de la conscience morale, un véritable développement de l’aspect le plus humain de l’humain : son cœur,

Et ce qu’il y a de plus élevé en ce lieu : l’amour et la fraternité.

La Fraternité ici n’est plus seulement un devoir, un sentiment et un comportement entre humains ; elle devient plutôt ‘’cô-naissance avec une parole créatrice’’.

C’est pourquoi elle n’est plus une disposition accessoire, et devient un devoir sacré : mettre en œuvre l’action créatrice de la parole pour servir la fraternité sacrée, en humble acteur et vecteur du Plan.

Dans la chrétienté, il aurait été dit : ‘’le père et moi ne faisons qu’un, et vous êtes tous mes frères’’.

En plus de tête-cœur-corps, Ceci suppose une quatrième présence en nous-mêmes, hologramme du divin, qui serait la loi et la conscience morale, servie par l’action créatrice de la parole.

A condition que l’amour fraternel nous reste sacré, et serve les liens constructeurs d’humains en devenir, dans la Parole retrouvée.

 Christian HYERLE

Références bibliographiques principales :

– le chiffre de la vie,  Grégory Benichou, Seuil,

–  la matière et ses ultimes secrets, Science et vie, hors série n° 244

– Du paraître à l’Etre, Christian Hyerlé, Chronique sociale.

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La fraternité (2)

main FS2     Madame, Monsieur,

Le premier article, « mutatis-mutandis » était une vision globale destinée à présenter l’hypothèse d’un changement nécessaire pour assurer un devenir et une espérance dans les évolutions en cours.

Le suivant « La fraternité 1 » et sa suite ci-dessous montrent que c’est dans l’amélioration des interactions avec soi-même, avec les autres, et avec l’environnement, que peut se concrétiser un progrès dans le bien-être individuel et collectif.

 3/…sacrée (et 4 : conclusion)

« Je suis celui qui est. »

A partir de cette affirmation divine, se propose une discipline philosophique dénommée ontologie – la science de l’Etre -.  Bien qu’abordée comme  »science de toutes les sciences », c’est une quête avortée des premiers philosophes grecs. D’ailleurs,  »l’Encyclopédia Universalis » la considère comme l’unique science qui reste vide.

Il apparaît que la quête de l’Être contient la quête de la vérité et de la réalité absolues.

Dans l’histoire de l’humanité trois grands courants s’y sont risqués : les sciences, la philosophie, les religions. Aucun n’a abouti. A ce jour, aucune vérité ni réalité absolues n’ont pu être établies.

Cependant, pour étudier l’hypothèse du sacré attachée à fraternité, il convient de le chercher et le définir. Il se rapporte à : sacral, sacralisation, sacrement, sacrifice, sacre, sacrum, sacrilège, sacramentel, sacramental… En raccourci, il apparaît qu’il réfère à deux critères principaux : le sacrifice et le divin. Même si une foi sincère peut exister, personne n’a jamais vu Dieu. Je me propose néanmoins de poursuivre cette quête du divin et du réel par les sciences, les philosophies et les spiritualités. Il ne s’agit pas de faire étalage de connaissances, mais de présenter quelques principales informations pour servir notre propos.

arche de la fraternité dite « grande arche de la défense »:

Arche de la Défense

Notre ADN établi sur 4 bases (adénine, thymine, guanine, cytosine) constitue un langage qui transmet des informations par le codage de 64 unités (4, base du tétragramme – puissance 3). Cependant, même si le génome a été cartographié en entier, la plus grande part est non décodée, et contient d’immenses continents inconnus. Pourtant la génétique et la biologie moléculaire propose désormais la possibilité pour l’humain d’être créateur et modificateur de sa propre nature, et ainsi de s’approprier un attribut divin. Relativement à ce pouvoir-toute puissance, la question est déjà posée de son usage, autant pour la potentialité d’évolution, que pour la potentialité de sacrifice total de l’humanité. Curieusement, un des plus anciens livres de l’humanité, le Yi King, aussi appelé  »livre des transformations », propose de définir tous les possibles à partir de 64  »hexagrammes » .

  Au point de vue de notre cerveau, avec 100 milliards de neurones et une capacité de dix mille connexions par neurone, il dispose d’un potentiel de cent mille milliards d’interactions possibles. (Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent doivent l’adorer en esprit et en vérité; jean ch. 4 V 24)

Des études de plus en plus précises montrent une plasticité de fonctionnement inattendue. Il s’y ajoute une capacité de reproduction des neurones, et même l’utilisation possible de cellules plurivalentes. Ces découvertes ouvrent à des hypothèses de formatage, reformatage et fonctionnalités auparavant inconnues.

Relatives au fonctionnement du cerveau, les E.M.I. doivent être évoquées. Il s’agit des expériences de  »mort imminente » avec arrêt cardiaque, électro-encéphalogramme plat et retour à la vie. Les témoignages recueillis montrent des concordances, similitudes et identité plus que troublantes ; les études les plus récentes tendent à prouver l’existence de l’esprit (l’âme ?) indépendamment du cerveau. Les points communs de ces expériences expriment le passage par un tunnel aboutissant à une lumière indescriptible, océan d’amour duquel on ne veut pas revenir et pour la plupart, sortie du corps prouvée par des témoignages restitués sur des contingences externes, quelquefois très éloignées. Les millions de personnes concernées expriment leur transformation, en particulier dans leur rapport à la vie et à la mort, et assurent que le langage n’est pas en mesure de restituer la grandeur et la nature de ces expériences.

Dans une autre approche, celle de l’anthropologie, ce sont des pertes successives de fonctions, remplacées par des fonctions plus évoluées qui ont déterminé notre évolution. Par exemple, la perte de la marche quadrupède et de la préemption par la mâchoire contre préemption par la main, développement du cerveau et apparition du langage. Depuis, ce sont principalement les connaissances intellectuelles au service de la production (tête) qui se sont développées, ainsi que les besoins de consommation (corps). Cependant, les technologies récentes impliquent de moins en moins le besoin de mémoriser. Si cette fonction se réduit, il n’existe pour l’instant aucune hypothèse sur une fonction plus élevée à naître.

 A moins de supposer l’émergence et la mise en œuvre d’une nouvelle fonction qui établirait une conscience planétaire et cosmique par l’activation au niveau du cerveau d’une matrice inactive jusqu’ici : la fraternité sacrée universelle. (Cœur ?)

Il y a 80 ans environ, Teilhard de Chardin engageait cette perspective dans son concept de  »noosphère » mais également il y a bien longtemps, Platon, et plus proches, Kant, Hegel, l’avaient suggérée ; et aussi Leibnitz dans son concept de  »monades »  et Robert SHELDRAKE dans sa théorie des  »champs morphiques » et Gandhi, et les traditions orientales dans le taoïsme et les concepts de  »Ki » et de  »mana ».

A la fin des années 90, un symposium avait réuni les scientifiques de plus de mille disciplines différentes, en Australie. Une des questions abordées était : qu’est-ce qui peut être commun à toutes nos disciplines ?

La réponse suggérée a été qu’à la base de tout ce qui existe, il y a un principe séparateur et un principe unificateur en constante interaction dynamique et dont la résultante globale est EVOLUTION. Ceci semble confirmé par une expression d’Albert Jacquard : « à l’échelle de l’univers, il n’existe que la rencontre ou rien ». En lien avec ce qui précède, Edgar Morin a proposé dans son travail dénommé  »la méthode » plusieurs ouvrages qui ont alimenté  »l’approche systémique ». Elle comporte, parmi d’autres, quelques postulats :

 –         un système est caractérisé par l’existence d’interactions,

–          tout est système, sur-système et sous-système,

–          la qualité et la quantité d’interactions internes d’un système déterminent la qualité et la quantité de ses interactions externes,

–          la fonction première d’un système est de survivre et évoluer,

–          il y a interdépendance globale des systèmes.

Pour les puristes, j’ajoute que les mathématiques de Gödel démontrent qu’il ne peut y avoir de reproductions parfaitement identiques des interactions. Par conséquent, l’existence d’un système absolument  stable est exclue. Nous sommes dans l’impermanence autant que dans l’incertitude. Le  »yi-King » l’affirme : « l’immuable, c’est la transformation ».

Afin de simplifier (!!??), il convient maintenant d’aborder l’astrophysique et la physique quantique :

–          96% de l’univers est inconnu,

–          pour 70 % il s’agit d’une énergie, et 26 % de matière dites  »noires » l’une et l’autre.

La physique quantique, à la recherche de la matière, n’a découvert que des fonctions d’ondes, immatérielles, avec des attributs et capacités inattendues :

–          La non-séparabilité ; deux électrons d’un même atome séparés et projetés aux deux extrémités de l’univers restent liés en identités et phénomènes. Ce qui se passe pour l’un, se produit pour l’autre, instantanément.

–          Il en résulte une suppression de la temporalité, de la distance, de la localisation, et une transgression de la vitesse de la lumière.

–          Cette approche réduit le réel à un résultat probabiliste de possibilités infinies, qui, par effondrement des possibilités, sauf une, permet l’émergence du monde macro physique auquel nous avons accès par nos sens ordinaires.

–          la physique quantique a aussi et surtout démontré que l’observateur est toujours CO-créateur de son observation.

–          Et par conséquent, que les anciens paradigmes : « la nature m’est extérieure, l’autre m’est extérieur, l’univers m’est extérieur et Dieu m’est extérieur », sont complètement erronés.

–          ’’ le royaume ne saurait être épié. Il est impossible de dire : il est ici, ou il est là. Car le royaume est au-dedans de vous’’ (Luc Ch. 17 V 20-21).

En tentative de synthèse, il est possible d’affirmer qu’il existe un monde matériel, manifeste et déterminé, et un monde immatériel, virtuel et infini de libres potentialités. Les attributs et fonctions de la physique quantique :

–          non-séparabilité, non –localisation, ubiquité du tout et des parties (nul n’est perdu, chacun est au centre du cercle), non-temps, non-distances et infini de libres potentialités, ajoutés aux points précédents sur les sciences de la vie présentent une somme d’indices congruents et convergents pour croire à un principe créateur, et CO-créateur intelligent.

Il aurait été pertinent d’ajouter aux synthèses précédentes le principe  holographique et les théories et applications des nanotechnologies.  

Comme ces sciences et techniques vont dans le même sens, il paraît possible de conclure sur le sacré.

 4 – conclusion :

Depuis des siècles opposées les unes aux autres il advient que spiritualités et sciences se conjuguent harmonieusement ; plus encore, il apparaît que les sciences expérimentales donnent un faisceau d’indices convergents pour établir l’existence d’un principe créateur supérieurement intelligent.

Cette seconde partie portant sur le Sacré propose qu’il devienne de plus en plus déraisonnable de ne pas croire en l’existence de ce principe. (Rien ne peut naître de rien, et rien ne peut retourner à rien)

Il ne s’agit pas de preuves, d’ailleurs il semble que l’absence de preuves soit inhérente à Sa nature.

Cependant, dans le doute, de puissantes convictions peuvent être établies :

–          Il existe un principe créateur, maîtres de tous les avatars, comme du temps et de l’espace,

–          Il n’a qu’un but : le règne de l’amour absolu, inconditionnel et éternel, œuvre suprême de toute la création.

C’est pourquoi la fraternité est sacrée.

Jacques Attali dans son ouvrage  »fraternités, une nouvelle utopie »:

« Aujourd’hui, nous n’en sommes qu’à la préhistoire de la fraternité, et il faut commencer par en inventer la pratique dans la modestie du quotidien et la démesure de l’idéal. »

Alors :

Si je t’aime, mon frère, ma sœur,  ce n’est pas moi qui t’aime, c’est l’Etre suprême, le S.O.I., à travers moi, qui t’aime. Et si je ne t’aime pas, c’est ce M.O.I., l’ego, qui ne t’aime pas, mais il n’est pas moi.

Oui, la fraternité est sacrée, elle est mouvement évolutif, coévolution en coresponsabilité.

Image d'une géode

 

Comme dissimulé dans la géode, le joyau est au fonds du cœur de chacun d’entre nous !

Christian HYERLÉ

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Bibliographie partielle :

 » Le chiffre de la vie » Grégory BÉNICHOU

  » L’erreur de Descartes » Antonio R. DAMASIO

  » Le cerveau magicien » Roland JOUVENT

  » Du cerveau à Dieu » Mario Beauregard

   » De la génétique à Dieu » Francis S. COLLINS

   » Le moment fraternité » Régis Debray

  » Fraternités : une nouvelle utopie » Jacques Attali

  » Le Yi King » Richard WILHEM

  » Du paraître à l’Etre » Christian HYERLÉ

 

 

  Prochain article le 21 mars 2013 : ‘’l’action créatrice de la parole’’         

La fraternité sacrée

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LA FRATERNITÉ est sacrée / 1

 

1 – Introduction,

2 – Fraternité,

3 – sacrée,

4 – conclusion.

 

1- Introduction

« Et l’œil était dans la tombe et regardait Caïn… »

La fraternité originelle, celle dont nous sommes issus débute par un fratricide.

Sans s’engager dans une exégèse, il semble que le motif de Caïn réside moins sur un pouvoir ou des biens perdus que sur des pertes subjectives et immatérielles. Il est écrit que Dieu témoigne de son agrément pour les biens offerts par Abel, et refuse ceux offerts par Caïn. Alors ? Continuer la lecture

Mutatis-Mutandis

‘’MUTATIS-MUTANDIS’’

De la domination-possession à la coévolution en coresponsabilité

1- le constat

   2- les valeurs

   3- la mutation

(Ce texte n’engage que l’auteur, citoyen quelconque)

Crise économique, politique, morale, sociétale, environnementale… Continuer la lecture