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L’EXPRESSION

« L’être dans la voie s’exprime par sa voix, plus que par ses mots.»

twitter : @moraleshabilis

Le précédent article vous a proposé la pratique d’une écoute performante. Prendre en compte l’autre dans son vécu, sa réalité et ses besoins, c’est lui permettre d’exister mieux et plus, autrement dit l’accompagner vers un « mieux-être » et un « plus-être ».

L’article de ce jour vous propose « l’expression efficace », pour prendre en compte votre vécu, votre réalité et vos besoins afin d’obtenir le « mieux-être » et le « plus-être » que vous souhaitez.

Pour l’expression, il est possible de clarifier, (sans réduire, là aussi) de la façon suivante : On s’exprime pour :

  • transmettre une information,
  • demander,
  • refuser, s’opposer,
  • apprécier.

L’observation montre que c’est dans la structure que réside l’insuffisance de qualité d’expression. Barrages et confusion s’accumulent. Il s’agit de les éviter : c’est l’objet de « l’expression efficace ».

Ex. négatif : « Tu me mets en colère, parce que tu ne ranges jamais ta chambre ! » « et rien ne change… » – (barrage : critiquer, juger + confusion).

Par conséquent, il s’agit d’adopter une structure d’expression différente, en se référant au système Tête-Cœur-Corps. Dans ce cas, le message est composé de trois parties :

1 – pensées, 2 – sentiments, 3 – besoins. (système T.C.C.)

Le début définit objectivement la situation car il est malaisé de commencer par le vrai sentiment ou le vrai besoin :

EX : Partie 1 : « tu ne ranges pas ta chambre,         > description objective        (tête)

        Partie 2 : je suis en colère,                                 > mon sentiment                 (cœur)

        Partie 3 : je n’ai plus de temps pour moi. »      > mes besoins insatisfaits (corps)

Ceci constitue les trois composantes d’un même message, appelé message 1-2-3, ou ‘’tu-je-je’’.

Si la partie 1 – description objective – est  difficile à exprimer, un début neutre conviendra :

« Pour cela…par rapport à ça… A ce sujet… justement… d’après moi… pour moi…etc. »

Pour éviter le « mécanisme de confusion », ne pas évoquer l’autre dans les parties 2 et 3. 

Cette structure est valide pour toutes les situations qui requièrent une haute qualité d’expression : 

  • Informer
  • Demander
  • S’opposer
  • Apprécier.

Ce sont bien entendu  les situations de confrontation qui sont les plus difficiles à gérer. Souvent, la passion domine, et la raison y perd. C’est pourquoi la construction de l’expression efficace peut aider dans la gestion des émotions. Néanmoins l’objection au sujet de la maîtrise du subjectif est fréquente. Pour y répondre, je propose la maîtrise de l’intonation de voix, citée en début d’article. Il me semble exister un automatisme interactif entre la voix et l’émotion. (L’oreille humaine en fonction analyse environ 50 fois par seconde l’intonation de voix qui lui parvient.)

Il convient d’indiquer ici que la véritable appropriation se démontre en étant capable de produire une expression efficace de confrontation, ET de la faire suivre ensuite d’une reprise en écoute authentique de la réaction de l’autre. Ceci ne peut se réaliser que si vous le décidez d’avance. Le choix vous appartient.

Il arrive aussi qu’il soit plus sage de reporter la gestion d’un conflit à un autre moment.

L’écoute attentive-active, dite ‘’Écoute Authentique’’, et l’expression efficace constituent les deux jambes de l’homme relationnel. Correctement équipé, il peut mieux s’engager sur son chemin et aller plus loin dans la co-naissance de lui-même, des autres et de son environnement.

Cette méthode constitue un moyen d’adaptation et d’anticipation supplémentaire, et non un modèle à adopter. C’est même le contraire : il s’agit d’une dé-modélisation de la vie subie pour mettre en œuvre une vie libre et choisie.

Comme pour toute méthode, l’objectif est de n’en avoir plus besoin.

Mise en pratique : 

Contexte : vendre une méthode de négociation

Dans les sketchs qui suivent, un formateur vend  la méthode. ‘’Négocier avec talent’’.

L’anticipation (préparation) et la mise en œuvre des outils permettent de faire émerger les aspirations, souhaits et besoins des partenaires. Sur cette base, la validité des solutions retenues pourra se vérifier. C’est le moyen de contrôle de la qualité de la négociation. (S.S.M. = solutions de satisfaction mutuelle)

MADAME, MONSIEUR,

Si jusqu’au siècle dernier, les compétences professionnelles requises s’établissaient sur des savoirs-faire, désormais, les choses sont bien différentes.

Vous le constatez probablement au quotidien, au delà des savoirs et savoir-faire, vous êtes sollicités de plus en plus dans vos capacités relationnelles et plus particulièrement dans votre compétence de négociateur.

Ici, il s’agit de savoir-être.

A partir d’une même situation, 3 sketchs vous sont soumis. Les 2 premiers veulent montrer comment certains  comportements automatiques peuvent conduire à échouer en négociation. Le troisième implique la mise en œuvre d’une méthode précise et rigoureuse, pour ‘’négocier avec talent’’.

Dans ces présentations, le formateur-consultant tente de vendre la méthode dont il est question ici.

MERCI DE VOTRE ATTENTION

 Dial besoins

 DIALOGUE 1dial 1long

 Un instant plus tard…

bilan 1

Madame, Monsieur,

Dans ce court échange, vous aurez remarqué la position dominante de l’acheteur. Le vendeur, vous l’avez constaté, réagit exclusivement par des arguments.

Il n’aboutit pas.

Vous pourriez considérer dans cette situation  qu’il y a un perdant dans l’échange.

Cependant, rien n’exclut que ce formateur propose effectivement un produit performant, et dans cette hypothèse, chacun des partenaires est perdant  

 

DIALOGUE 2dial 2 long

Quelques instants plus tard…

bilan 2

Madame, Monsieur,

Dans ce second dialogue, vous avez constaté l’inverse du précédent. Le consultant s’impose et reste enfermé dans la poursuite exclusive de ses enjeux.

Il n’aboutit pas et perd.

Cependant, là aussi, rien n’exclut la possibilité d’une formation de qualité.

A partir de ces deux échanges, l’hypothèse proposée est la suivante : le plus souvent, les relations dominant/dominé et dominé/dominant, aboutissent à des situations perdant/perdant 

 

DIALOGUE 3

dial 3long

 BILAN DU DIALOGUE 3

 Madame, Monsieur,

Dans ce troisième dialogue, vous avez constaté une prise en compte des aspirations et besoins de part et d’autre.

Ceci conduit à des solutions de satisfaction mutuelle, et établit une relation gagnant/gagnant.

Cependant, vous avez constaté aussi que ce dialogue est bien plus long que les précédents ; Et vous êtes soucieux de votre gestion du temps.

Une longue expérience d’audit a permis d’établir que ce sont les dialogues 1 et 2 qui génèrent les cascades de pertes de temps et d’énergie, et que pour aller vite, bien souvent, il est préférable d’agir posément, donc lentement.

Les sketchs que vous avez lus procèdent d’une démarche précise et rigoureuse.

Ils permettent cependant, non pas l’adoption d’un système, mais au contraire, l’ouverture à plus de liberté.

Nous négocions beaucoup ; consciemment et inconsciemment ; sur le plan intellectuel (croyances, principes, valeurs) ; le plan affectif (les émotions, les sentiments, la sensibilité) ; le plan physique  (les enjeux matériels).

Des études montrent que nous y passons presque tout notre temps éveillé, puisque nous négocions simultanément et sans cesse aussi, avec nous-mêmes.

 Ainsi pouvons-nous exprimer :

 ‘’ L’art de la négociation, c’est l’art de la vie’’

prochain article : le processus de résolution et négociation. (PR 6)

ânes sages

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L’EXCELLENCE RELATIONNELLE

                  QUI ÉCOUTE QUI ? QUI PARLE A QUI ?

           mains bouche-oreille 2 

Il convient de considérer ce qui suit comme l’expression d’idées, de convictions et propositions qui ne peuvent être vérités absolues ou certitudes acquises, même si plusieurs milliers de stagiaires ont éprouvé positivement les moyens proposés.
Et la sincérité conduit à affirmer que même si j’ai conçu ces programmes et les ai transmis sur 27 ans, je ne peux prétendre faire la preuve constante de mon excellence relationnelle.
C’est un ouvrage à remettre sans cesse sur le métier. L’artisan qui y travaille voit bien ses erreurs, même et surtout s’il se réjouit de ses bons résultats.
_______________________

La fonction d’être 

« La fonction d’être d’un être, c’est d’être » (Henri LABORIT).

Il a pour fonction principale d’être et devenir le plus et le mieux qu’il peut être et devenir.
Pour cela, l’humain se caractérise d’abord par sa faculté particulière pour communiquer. C’est donc d’abord un être relationnel, c’est-à-dire en interactions avec lui-même, avec les autres et avec son environnement.
C’est la quantité et la qualité de ses interactions qui le déterminent dans son existence, son être, et son devenir. 

Comment est-on formé comme être relationnel ?  Généralement mal.

Les interactions humaines ont deux composantes : le langage verbal et le non verbal. Ce dernier est largement inconscient ; expressions du visage, attitudes corporelles, mouvements des membres inférieurs et supérieurs, inclinaison de tête, odeurs corporelles et leurs variations, pulsations de l’iris dans l’œil, et surtout intonation de voix. des études ont montré que le contenu verbal ne compterait que pour environ 10%. Cependant il existe une synchronisation inconsciente elle aussi, entre le contenu verbal et le non verbal. Ainsi se présente l’opportunité de gestion stratégique par le verbal.

Même si l’amour parental et l’éducation constituent des bases valides pour cela, le « formatage » comporte aussi des automatismes comportementaux d’échecs.

De plus, une formation au développement des qualités relationnelles – hormis des règles élémentaires de politesse – ne figure pas pour le moment, dans les référentiels de l’éducation nationale.
L’histoire de l’humanité témoigne aussi de pulsions de domination et possession qui établissent des relations gagnants/perdants (dominants/dominés), qui aboutissent le plus souvent à des situations perdants-perdants.
Il serait possible de considérer cela comme tout à fait légitime puisque répondant à l’aspiration de chacun à satisfaire ses désirs et besoins. Cependant, ces comportements constituent des solutions ou tentatives de solutions qui méritent d’être évaluées dans leur efficacité, et les conséquences qu’elles engagent ; étant entendu qu’il est nécessaire de distinguer les désirs et besoins, d’une part et les solutions mises en œuvre d’autre part.

(Ceci doit être relativisé si l’on considère que certains peuvent avoir comme besoin réel le fait de dominer les autres.)

plus moins

Schémas qui en résulte 

OF

 *(M.O.I. = Modèle Obligé Individuel)

 TCC

05-dominance-soumission

 MANQUE D’ÊTRE – BIEN-ÊTRE

Nous existons donc simultanément dans trois univers, avec trois intelligences, et comme indiqué précédemment, trois types de désirs et besoins :
– ceux qui s’attachent aux idées (tête)
– ceux qui correspondent aux sentiments (cœur)
– l’ensemble des besoins physiques et matériels (corps)
Le système nerveux central est aux commandes, bien sûr ; il s’agit par ces schémas et représentations de faciliter la compréhension de nos mécanismes comportementaux et relationnels.
Parmi ceux-ci, dans la structure du langage figurent des automatismes qui compromettent la qualité de la relation.

Le plus fréquent (‘’mécanisme de confusion’’), peut se résumer de la manière suivante :
– parler de soi quand il s’agit de l’autre,
– parler de l’autre quand il s’agit de soi,
– faire la confusion entre l’autre et soi.

EX : avez-vous compris ce que j’ai dit ?
Au lieu de : me suis-je fait comprendre ?
           Ou : ai-je été clair ?
           Ou : me suis-je exprimé correctement ?

EX : je ne suis pas d’accord avec toi.
Au lieu de : j’ai un autre point de vue.
          Ou : je ne fais pas la même analyse.

EX : je veux que tu me respectes.
Au lieu de : j’ai besoin d’être respecté.
           Ou : je peux dialoguer s’il y a respect mutuel.

Ce mécanisme se décline en douze automatismes qui constituent des freins ou « barrages » pour une bonne communication :

Les Barrages :
Ils sont acquis dans l’enfance, par l’éducation (mimétisme), et deviennent des conditionnements réflexes donc inconscients.
Ils ne sont barrages que relativement à la « zone fermée ».

• HUMILIER
• JUGER, CRITIQUER
• MENACER
• ORDONNER
• DIAGNOSTIQUER
• DEVIER, IRONISER, GENERALISER
• ARGUMENTER, SE JUSTIFIER
• MORALISER
• CONSEILLER
• SOLUTIONNER
• QUESTIONNER
• APPROUVER, CONSOLER, FLATTER, RASSURER

Ils manifestent les deux caractéristiques d’une communication inefficace :

• La dévalorisation
La confusion (parler de l’autre quand il s’agit de soi, parler de soi quand il s’agit de l’autre, et mélanger)

Les concepts précédents proposent aussi que ça ne soit pas le potentiel respectif des trois instances (tête-cœur-corps) qui déterminent efficacité et bien-être, mais plutôt la somme et la nature des interactions entre elles.
Lorsque les pensées, sentiments, paroles et actes entrent en accord une véritable intégrité se manifeste du point de vue des valeurs
L’observation permet aussi de suggérer qu’un être humain qui se sent bien avec lui-même est naturellement ouvert et performant.

Tableau global des situations relationnelles :

03-tableauglobal

 

A priori considérées comme infiniment complexes, les interactions constituent des moyens pour chaque individu de tenter la satisfaction de ses désirs et besoins, ainsi que pour s’assurer d’exister et d’être.
Pour simplifier sans réduire, il est retenu que pour l’essentiel sont engagées trois interactions principales :
– écouter,
– s’exprimer,
– résoudre.
Et trois interactions secondaires :
– écrire pour être lu et retenu,
– captiver un auditoire,
– apprécier sans flatter.
La sélection de ces 6 interactions est le résultat d’une observation qui les établit comme déterminantes pour les réussites relationnelles.

Les outils :
S’il est convenu ce qui précède, il devient facile de déterminer ce que peuvent être des interactions performantes :
– pour l’écoute : permettre que l’autre exprime ses véritables pensées, sentiments et besoins ;
– pour l’expression : à l’identique, que j’exprime mes véritables pensées, sentiments et besoins ;
– pour la résolution et négociation : adopter une petite stratégie en 6 étapes pour parvenir à des « solutions de satisfaction mutuelle de besoins » dans la prise en compte de ceux-ci.

Puisque apparaît ici l’éventualité de l’authenticité, il est souhaitable de nuancer ces dispositions par la civilité, la politesse, la réserve ou la pudeur, qui conduisent à mesurer l’authenticité par le respect de soi et de l’autre.

Bien qu’une part importante de la complexité de l’être relationnel soit clarifiée, il convient de préciser et simplifier ces trois interactions principales :
Ainsi l’écoute comporte 2 phases successives nettement différentes :
– en phase 1, le temps passif-attentif de l’écoute ; c’est l’autre qui parle. Apparemment facile, c’est en fait la phase la plus exigeante ; en effet elle consiste « à se mettre de côté », « se séparer » de ses propres idées, sentiments, besoins. En fait, se rendre absent à soi pour être présent à l’autre.
– En phase 2, l’écoute propose de restituer à l’autre, avec d’autres mots que les siens, ce qu’il a manifesté :
– D’abord : s’il est manifeste et intense, son sentiment (s’il n’est pas manifeste, pas de restitution du sentiment)
– Ensuite : sa réalité, avec d’autres mots que les siens et l’intonation de voix d’un constat restitué, comme s’il y avait un point :   , à la fin d’une phrase écrite, et non un point d’interrogation : ?, puisque la question peut faire barrage pour une personne fermée.

Sentiment et réalité sont évidemment liés dans une même expression.

EX : expression du problème : « depuis qu’elle est partie ça va pas. »
Réponse en écoute : « elle te manque   »
                           Ou : « tu te sens désemparé  »
                           Ou : « tu ne parviens pas à t’y faire  »
                           Ou : « tu te sens seul   »

Ainsi l’écoute constitue pour l’autre un moyen de se réentendre, et par cela, de se reconstituer dans son être.
Dans une recherche plus affirmée de développement personnel, elle permet à l’autre d’aller de plus en plus authentiquement et profondément à la rencontre de lui-même.

Dans cet article, il est considéré qu’à la racine des besoins résident la quête de l’être et la fonction d’être par la permanence (refus de la mort) et de la certitude (illusion de Vérité absolue). Ainsi tous problèmes peuvent se résumer à un manque d’être et une recherche de vérité absolue. C’est pourquoi l’écoute consiste à ‘’faire être l’autre’’, et l’accompagner dans la rencontre avec lui-même.

Comme il est possible que vous vous engagiez dans quelques tentatives, il est utile d’indiquer quelques précautions :

– l’écoute est un moyen puissant, il est souhaitable de l’employer avec précaution. Ne pas envahir abusivement « la maison de l’autre ».

– Elle ne peut être qu’une courte expression ; si elle se prolonge, elle est retour chez soi par le barrage « diagnostic ».

– Presque aucune situation ne requiert plusieurs écoute successives ; en effet l’efficacité d’une seule est le plus souvent suffisante.

– Il est bon de faire précéder la restitution d’un petit début neutre ex:  selon toi, d’après toi, dans cette situation, pour toi, par rapport à ça, à ce moment, sur l’instant, etc… Cette astuce vous permettra aussi d’être « plus naturel ». (Dans le cas ou l’émotion négative est intense et manifeste, commencer par restituer le sentiment).

Comme déjà expliqué dans les articles précédents, les relations qui s’établissent souvent en gagnant/perdant (supérieur-inférieur) aboutissent à terme à des situations perdant/perdant. L’objectif est bien entendu de réaliser des relations gagnant/gagnant Vous disposez ci-dessous d’un dialogue qui présente les trois hypothèses. Dans la situation imaginée une personne a sollicité un entretien d’orientation avec un consultant.

 3 dialogues

– A : perdant    /B : gagnant,

– A : gagnant   /B : perdant,

– A : gagnant   /B : gagnant.

dial 1 art 7

 dial 2 corr art 7

 dial 3 art 7

 

main FS2

oreille2

 

 

 

1-4 eme -2 001

Dans le cours d’une formation ou pour des entretiens prévus dans la vie réelle, il est possible de lister d’avance les besoins de part et d’autre. Ceci constitue une première étape pour atteindre la ou les 

 

.Dans le dialogue précédent :

CLIENTE

 Solution,

Orientation,

Aide à  la décision,

Confiance,

Moyens,

Soutien,

Résultats concrets,

Rapidité,

Cohérence,

Emulation,

Valorisation,

Réseau,

Sécurité.

 (Prochain article ‘’l’expression efficace’’)                                                                                  

 

 

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La fraternité (2)

main FS2     Madame, Monsieur,

Le premier article, « mutatis-mutandis » était une vision globale destinée à présenter l’hypothèse d’un changement nécessaire pour assurer un devenir et une espérance dans les évolutions en cours.

Le suivant « La fraternité 1 » et sa suite ci-dessous montrent que c’est dans l’amélioration des interactions avec soi-même, avec les autres, et avec l’environnement, que peut se concrétiser un progrès dans le bien-être individuel et collectif.

 3/…sacrée (et 4 : conclusion)

« Je suis celui qui est. »

A partir de cette affirmation divine, se propose une discipline philosophique dénommée ontologie – la science de l’Etre -.  Bien qu’abordée comme  »science de toutes les sciences », c’est une quête avortée des premiers philosophes grecs. D’ailleurs,  »l’Encyclopédia Universalis » la considère comme l’unique science qui reste vide.

Il apparaît que la quête de l’Être contient la quête de la vérité et de la réalité absolues.

Dans l’histoire de l’humanité trois grands courants s’y sont risqués : les sciences, la philosophie, les religions. Aucun n’a abouti. A ce jour, aucune vérité ni réalité absolues n’ont pu être établies.

Cependant, pour étudier l’hypothèse du sacré attachée à fraternité, il convient de le chercher et le définir. Il se rapporte à : sacral, sacralisation, sacrement, sacrifice, sacre, sacrum, sacrilège, sacramentel, sacramental… En raccourci, il apparaît qu’il réfère à deux critères principaux : le sacrifice et le divin. Même si une foi sincère peut exister, personne n’a jamais vu Dieu. Je me propose néanmoins de poursuivre cette quête du divin et du réel par les sciences, les philosophies et les spiritualités. Il ne s’agit pas de faire étalage de connaissances, mais de présenter quelques principales informations pour servir notre propos.

arche de la fraternité dite « grande arche de la défense »:

Arche de la Défense

Notre ADN établi sur 4 bases (adénine, thymine, guanine, cytosine) constitue un langage qui transmet des informations par le codage de 64 unités (4, base du tétragramme – puissance 3). Cependant, même si le génome a été cartographié en entier, la plus grande part est non décodée, et contient d’immenses continents inconnus. Pourtant la génétique et la biologie moléculaire propose désormais la possibilité pour l’humain d’être créateur et modificateur de sa propre nature, et ainsi de s’approprier un attribut divin. Relativement à ce pouvoir-toute puissance, la question est déjà posée de son usage, autant pour la potentialité d’évolution, que pour la potentialité de sacrifice total de l’humanité. Curieusement, un des plus anciens livres de l’humanité, le Yi King, aussi appelé  »livre des transformations », propose de définir tous les possibles à partir de 64  »hexagrammes » .

  Au point de vue de notre cerveau, avec 100 milliards de neurones et une capacité de dix mille connexions par neurone, il dispose d’un potentiel de cent mille milliards d’interactions possibles. (Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent doivent l’adorer en esprit et en vérité; jean ch. 4 V 24)

Des études de plus en plus précises montrent une plasticité de fonctionnement inattendue. Il s’y ajoute une capacité de reproduction des neurones, et même l’utilisation possible de cellules plurivalentes. Ces découvertes ouvrent à des hypothèses de formatage, reformatage et fonctionnalités auparavant inconnues.

Relatives au fonctionnement du cerveau, les E.M.I. doivent être évoquées. Il s’agit des expériences de  »mort imminente » avec arrêt cardiaque, électro-encéphalogramme plat et retour à la vie. Les témoignages recueillis montrent des concordances, similitudes et identité plus que troublantes ; les études les plus récentes tendent à prouver l’existence de l’esprit (l’âme ?) indépendamment du cerveau. Les points communs de ces expériences expriment le passage par un tunnel aboutissant à une lumière indescriptible, océan d’amour duquel on ne veut pas revenir et pour la plupart, sortie du corps prouvée par des témoignages restitués sur des contingences externes, quelquefois très éloignées. Les millions de personnes concernées expriment leur transformation, en particulier dans leur rapport à la vie et à la mort, et assurent que le langage n’est pas en mesure de restituer la grandeur et la nature de ces expériences.

Dans une autre approche, celle de l’anthropologie, ce sont des pertes successives de fonctions, remplacées par des fonctions plus évoluées qui ont déterminé notre évolution. Par exemple, la perte de la marche quadrupède et de la préemption par la mâchoire contre préemption par la main, développement du cerveau et apparition du langage. Depuis, ce sont principalement les connaissances intellectuelles au service de la production (tête) qui se sont développées, ainsi que les besoins de consommation (corps). Cependant, les technologies récentes impliquent de moins en moins le besoin de mémoriser. Si cette fonction se réduit, il n’existe pour l’instant aucune hypothèse sur une fonction plus élevée à naître.

 A moins de supposer l’émergence et la mise en œuvre d’une nouvelle fonction qui établirait une conscience planétaire et cosmique par l’activation au niveau du cerveau d’une matrice inactive jusqu’ici : la fraternité sacrée universelle. (Cœur ?)

Il y a 80 ans environ, Teilhard de Chardin engageait cette perspective dans son concept de  »noosphère » mais également il y a bien longtemps, Platon, et plus proches, Kant, Hegel, l’avaient suggérée ; et aussi Leibnitz dans son concept de  »monades »  et Robert SHELDRAKE dans sa théorie des  »champs morphiques » et Gandhi, et les traditions orientales dans le taoïsme et les concepts de  »Ki » et de  »mana ».

A la fin des années 90, un symposium avait réuni les scientifiques de plus de mille disciplines différentes, en Australie. Une des questions abordées était : qu’est-ce qui peut être commun à toutes nos disciplines ?

La réponse suggérée a été qu’à la base de tout ce qui existe, il y a un principe séparateur et un principe unificateur en constante interaction dynamique et dont la résultante globale est EVOLUTION. Ceci semble confirmé par une expression d’Albert Jacquard : « à l’échelle de l’univers, il n’existe que la rencontre ou rien ». En lien avec ce qui précède, Edgar Morin a proposé dans son travail dénommé  »la méthode » plusieurs ouvrages qui ont alimenté  »l’approche systémique ». Elle comporte, parmi d’autres, quelques postulats :

 –         un système est caractérisé par l’existence d’interactions,

–          tout est système, sur-système et sous-système,

–          la qualité et la quantité d’interactions internes d’un système déterminent la qualité et la quantité de ses interactions externes,

–          la fonction première d’un système est de survivre et évoluer,

–          il y a interdépendance globale des systèmes.

Pour les puristes, j’ajoute que les mathématiques de Gödel démontrent qu’il ne peut y avoir de reproductions parfaitement identiques des interactions. Par conséquent, l’existence d’un système absolument  stable est exclue. Nous sommes dans l’impermanence autant que dans l’incertitude. Le  »yi-King » l’affirme : « l’immuable, c’est la transformation ».

Afin de simplifier (!!??), il convient maintenant d’aborder l’astrophysique et la physique quantique :

–          96% de l’univers est inconnu,

–          pour 70 % il s’agit d’une énergie, et 26 % de matière dites  »noires » l’une et l’autre.

La physique quantique, à la recherche de la matière, n’a découvert que des fonctions d’ondes, immatérielles, avec des attributs et capacités inattendues :

–          La non-séparabilité ; deux électrons d’un même atome séparés et projetés aux deux extrémités de l’univers restent liés en identités et phénomènes. Ce qui se passe pour l’un, se produit pour l’autre, instantanément.

–          Il en résulte une suppression de la temporalité, de la distance, de la localisation, et une transgression de la vitesse de la lumière.

–          Cette approche réduit le réel à un résultat probabiliste de possibilités infinies, qui, par effondrement des possibilités, sauf une, permet l’émergence du monde macro physique auquel nous avons accès par nos sens ordinaires.

–          la physique quantique a aussi et surtout démontré que l’observateur est toujours CO-créateur de son observation.

–          Et par conséquent, que les anciens paradigmes : « la nature m’est extérieure, l’autre m’est extérieur, l’univers m’est extérieur et Dieu m’est extérieur », sont complètement erronés.

–          ’’ le royaume ne saurait être épié. Il est impossible de dire : il est ici, ou il est là. Car le royaume est au-dedans de vous’’ (Luc Ch. 17 V 20-21).

En tentative de synthèse, il est possible d’affirmer qu’il existe un monde matériel, manifeste et déterminé, et un monde immatériel, virtuel et infini de libres potentialités. Les attributs et fonctions de la physique quantique :

–          non-séparabilité, non –localisation, ubiquité du tout et des parties (nul n’est perdu, chacun est au centre du cercle), non-temps, non-distances et infini de libres potentialités, ajoutés aux points précédents sur les sciences de la vie présentent une somme d’indices congruents et convergents pour croire à un principe créateur, et CO-créateur intelligent.

Il aurait été pertinent d’ajouter aux synthèses précédentes le principe  holographique et les théories et applications des nanotechnologies.  

Comme ces sciences et techniques vont dans le même sens, il paraît possible de conclure sur le sacré.

 4 – conclusion :

Depuis des siècles opposées les unes aux autres il advient que spiritualités et sciences se conjuguent harmonieusement ; plus encore, il apparaît que les sciences expérimentales donnent un faisceau d’indices convergents pour établir l’existence d’un principe créateur supérieurement intelligent.

Cette seconde partie portant sur le Sacré propose qu’il devienne de plus en plus déraisonnable de ne pas croire en l’existence de ce principe. (Rien ne peut naître de rien, et rien ne peut retourner à rien)

Il ne s’agit pas de preuves, d’ailleurs il semble que l’absence de preuves soit inhérente à Sa nature.

Cependant, dans le doute, de puissantes convictions peuvent être établies :

–          Il existe un principe créateur, maîtres de tous les avatars, comme du temps et de l’espace,

–          Il n’a qu’un but : le règne de l’amour absolu, inconditionnel et éternel, œuvre suprême de toute la création.

C’est pourquoi la fraternité est sacrée.

Jacques Attali dans son ouvrage  »fraternités, une nouvelle utopie »:

« Aujourd’hui, nous n’en sommes qu’à la préhistoire de la fraternité, et il faut commencer par en inventer la pratique dans la modestie du quotidien et la démesure de l’idéal. »

Alors :

Si je t’aime, mon frère, ma sœur,  ce n’est pas moi qui t’aime, c’est l’Etre suprême, le S.O.I., à travers moi, qui t’aime. Et si je ne t’aime pas, c’est ce M.O.I., l’ego, qui ne t’aime pas, mais il n’est pas moi.

Oui, la fraternité est sacrée, elle est mouvement évolutif, coévolution en coresponsabilité.

Image d'une géode

 

Comme dissimulé dans la géode, le joyau est au fonds du cœur de chacun d’entre nous !

Christian HYERLÉ

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Bibliographie partielle :

 » Le chiffre de la vie » Grégory BÉNICHOU

  » L’erreur de Descartes » Antonio R. DAMASIO

  » Le cerveau magicien » Roland JOUVENT

  » Du cerveau à Dieu » Mario Beauregard

   » De la génétique à Dieu » Francis S. COLLINS

   » Le moment fraternité » Régis Debray

  » Fraternités : une nouvelle utopie » Jacques Attali

  » Le Yi King » Richard WILHEM

  » Du paraître à l’Etre » Christian HYERLÉ

 

 

  Prochain article le 21 mars 2013 : ‘’l’action créatrice de la parole’’