Toute fin est début

(Naissance)

Big-bang

big-bang

Bonjour à toutes et à tous,
Comme souhaité en dernière parution le soleil trop absent en juillet se fait pardonner par sa présence généreuse en septembre.
« Toute fin est début »
C’est un peu sur cette base que je reprends l’ouvrage aujourd’hui et puisque ‘’le désir naît du manque’’(J.Lacan), il se peut qu’un automne ensoleillé nous offre plus de plaisirs qu’un été prévu.
Il en va peut-être ainsi de bien des choses et de la vie elle-même.
Il a été exprimé précédemment :
‘’Sans ce qui n’est pas, ce qui est n’est pas.’’
Les quatre articles de ‘’toute fin est début’’ boucleront le cycle prévu initialement pour ‘’corpus-humanitatis’’. Ils seront repris dans le livre en projet de publication ‘’la fonction d’être’’ lui-même faisant suite à : ‘’du paraître à l’être’’ déjà publié.
Globalement, dans ces écrits je me suis efforcé d’être logique, objectif et sincère. Je me suis beaucoup appuyé sur des connaissances validées par des autorités de compétences reconnues et sur des expérimentations incontestées.
Je suis aujourd’hui et pour ces derniers articles dans une disposition un peu différente :
– hypothèse plus nombreuses,
– moins de preuves,
– plus d’expressions personnelles.
Ce n’était pas prévu ainsi. Je rappelle que je ne suis pas universitaire que j’ai quitté l’école très jeune. Cependant les leçons de la vie ont été généreuses en événements pour apprendre et comprendre. Sans prétention d’un savoir absolu et acquis.
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Je sors de près de cinq mois d’hospitalisation. Certains moments ont été extrêmement difficiles – il y en a eu de très heureux.
Dans le plus pénible d’entre eux, j’ai senti comme un souffle froid passer dans mon dos et j’ai cru que c’était le vent des ailes de la mort le long de ma colonne vertébrale et sur mes omoplates… le froid, la nuit et une terreur absolue, indicible…
Les ailes se sont éloignées. J’ai entendu comme un rire hideux issu de crécelles fabriquées avec des os humains… Puis des mots prononcés comme dans un sifflement :
« Je reviendrai… Alors, prépares-toi… »

Je suis resté terrorisé plusieurs jours, replié en fœtus, muet.
Chacune et chacun imaginera sans doute l’émergence d’un délire provoqué par la situation, les médicaments, l’épuisement ou autres raisons explicatives.
Et je le conçois moi aussi.
Un instant je ne sais plus quand, m’est venue brusquement une idée qui m’a semblé remplir mon cerveau :
« Je décide de vivre. »
Quelques minutes plus tard je me suis laborieusement levé, fragile, fébrile et amaigri.
Moins 18 kg (qui étaient de trop) disparus en deux mois.
Aujourd’hui je suis chez moi. Je reste très affaibli mais je vais mieux de jour en jour.
Rien n’a changé et pourtant tout a changé.
Je n’ai pas changé mes habitudes ; mes amis et relations sont les mêmes et personne ne m’a suggéré un quelconque changement (à par le poids)
Et pourtant tout a changé…
J’ai ressenti d’abord la surprise : « Ce sont les médicaments ça va passer »
Puis l’inquiétude : « qu’est-ce qu’ils m’ont faits ?»
Puis un constat triste : « Ce doit être l’âge qui conduit à des déficiences de l’esprit ; il me faut l’accepter. »
Puis la réflexion m’a conduit à formaliser : « Ce qui change sans changer. »
………
– Avec moi-même je crois que je me suis mis à m’aimer véritablement pour la première fois
– avec l’environnement naturel j’en goûtais déjà la beauté ; désormais, il m’émerveille et me paraît miraculeux.
– Avec les autres mon regard est plus affûté, et plus tolérant.
– Moi qui était impulsif et précipité, je fais tout avec lenteur, comme si je goûtais un plat exceptionnellement délicieux.

Par ailleurs, il m’est venu que la majorité des difficultés réside dans le refus de ce qui est. Ce qui ne m’empêche pas de tenter de changer ce qui peut l’être.
J’ai pu ainsi établir que rien n’avait changé sauf mon regard, mon état d’observateur.
Puis ont commencé à émerger – par isomorphismes – certains attributs de la physique quantique :
L’observateur est partiellement constructeur de la réalité.
Celle–ci n’est pas soumise à un déterminisme absolu, mais résulte de fonctions qui aboutissent à un résultat aléatoire et temporaire, pure création à l’échelle de l’univers, aussitôt disparue…pour qu’en émerge une autre.
« L’immuable c’est la transformation. »
C’est alors que j’ai compris que la naissance est un acte permanent et que ‘’la fin’’ est aussi un des incidents qui maintient l’impermanence dans la danse du changement incessant du TOUT : La cellule, l’individu, les groupes, les sociétés, les planètes, les galaxies, l’univers et
L’ÊTRE
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Je reste sur le chemin que j’ai nommé : ‘’la fonction d’être’’. Dans cette période il m’est apparu un autre changement, une autre transformation : c’est dans mon rapport au passé et à l’avenir :
« Il me revient le souvenir de l’époque ou la télévision était inconnue, le réfrigérateur aussi, comme la machine à laver.
Dans ce petit village ou j’ai commencé à être, la radio était seule complice d’évasion, le « garde-manger’’ comme seul frigo : une sorte de cage munie d’un fin grillage, et le « lavoir du village », la seule machine à laver. (Parfois, quand il faisait très chaud, en cachette, c’était la piscine pour les enfants.)
Les soirs d’été, les femmes sortaient leurs chaises devant leur maison. Elles parlaient en tricotant, puis se rapprochaient les unes des autres et les conversations s’animaient.
Nous autres, les enfants, nous allions à la « chasse aux hannetons ». Il y en avait des millions dans les arbres. Ils se laissaient facilement attraper, et il arrivait que nous exercions une cruauté innocente sur eux. Encore enfants, nous ne savions pas la douleur et la souffrance…
Cependant, le ciel était clair et les étoiles étaient bien plus brillantes qu’aujourd’hui.
L’automobile nous était inconnue, et devant les maisons s’imposaient les énormes tas de fumiers qui engraisseraient les sols. Ils étaient transportés par une sorte de chariot dénommés « tombereau », je n’ai jamais su pourquoi, tiré par un cheval.
Nous, les enfants, quand ils étaient vides, nous étions autorisés à monter dedans.
Et c’était une fête ! Quelquefois, l’un d’entre nous pouvait monter à cheval. Alors là !!!
Quelle jalousie !!! Celui-là est choisi ! Et pas moi !?

……………………………………………………
Il m’apparaît maintenant plus qu’avant que la vie a vocation d’être heureux et cela c’est surtout ici et maintenant, que dans le changement permanent réside la quête de l’ultime et qu’elle exige seulement ‘’confiance et espérance’’.
Qu’elles vous soient données en abondance, par l’amour infini de la vie – qui ne cesse jamais.

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Ce site m’a permis un modeste ouvrage sur ce qui anime profondément toutes préoccupations humaines : la naissance, la vie, l’amour, la mort. Et aussi : la matière, la lumière, l’espace et le temps. Sans le savoir au début, je me suis convoqué à des défis qui dépassent largement mes modestes capacités. C’est donc en ‘’artisan de fraternité’’ que je poursuis. C’est aussi parce que ce que j’y ai trouvé me comble et me stimule dans le désir de partager.
Le 21 décembre, Je terminerai le cycle par une hypothèse citée une seule fois très discrètement :
‘’LE CHAMP’’
Et pour la distraction, au sujet du temps :
« Chaque année aux Etats-Unis, est organisé un symposium pour les plus importants chefs d’entreprise.
Quelques thèmes de conférences sont retenus et parmi ceux-ci, l’un est : la gestion du temps.
Les organisateurs se mettent en recherche d’un spécialiste expert à ce sujet, mais ne trouvent qu’un vieil enseignant en retraite. Ils le contactent et formulent leur demande sur  »la gestion du temps ».
Le retraité leur dit : « Combien de jours me donnez-vous ? Réponse : une heure.
« Bon, d’accord. »
…à l’heure prévue, le vieillard est à son bureau de conférencier et s’adresse à son auditoire:
« Chacun d’entre vous ici a d’importantes responsabilités, et sans doute un emploi du temps très chargé.
Vous avez donc souhaité une intervention pour faciliter votre gestion du temps. Le moins que je puisse faire est d’assurer une prestation rapide et efficace.
A ce moment il sort du dessous de son bureau un bocal volumineux, puis un paquet de cailloux. Il remplit le bocal avec les cailloux, et s’adresse à son auditoire :
« Pensez-vous que ce bocal soit plein ? » Ben oui, répond le plus proche auditeur.
Alors le vieux professeur sort de dessous le bureau un sac de gravier et le verse dans le bocal, en le secouant.
« Et maintenant, pensez-vous qu’il soit plein ?……. Ben oui, répond un autre.
Et le « prof » sort alors un sac de sable qu’il verse dans le bocal en le secouant.
« Et maintenant, est-t-il plein ? » « Sans doute pas ! » réponds le premier qui commence à comprendre.
« Est-t-il plein ? » reprend le vieillard original et malicieux .
Un deuxième du rang se risque : »oui, maintenant, il est plein. »
Et le vieux « prof » sort du bureau une bouteille d’eau qu’il verse dans le bocal.
Il laisse un instant de silence s’installer et déclare :
« Votre gestion du temps est le choix de la manière dont vous voulez gérer votre vie, parce que vous n’avez que le temps de votre existence, et que votre question est : que vais-je en faire ?
La réponse réside d’abord dans le choix de vos gros cailloux ; ce sont les valeurs que vous choisissez, puis dans la manière de les traduire ; ce sont les graviers qui vous écorcheront, mais qui vous renforceront.
Vous saurez ensuite les transmettre, ce sera le sable qui s’écoulera de votre savoir.
Enfin viendra la douceur et la compassion qui accompagneront le sens de votre vie, par l’eau de votre source.
Et votre gestion du temps sera la vôtre, celle que vous choisirez …
Elle sera celle du temps que vous donnerez, parce qu’il n’est rien de plus précieux que votre temps donné.
Je ne vous ai pas pris un quart d’heure, vous me l’avez donné, je vous en remercie.
Maintenant, il reste trois quart d’heure pour vous… »

Merci de votre consultation,
Prochain article :  – toute fin est début – croyances.

8 réflexions sur « Toute fin est début »

    • Bonjour Olivier,
      Ton appréciation est un très fort encouragement pour moi.
      j’ai visualisé certaines de tes interventions. Elles m’ont donné témoignage d’une « syntonie » dans nos concepts. (Modestement pour ce qui me concerne.) cependant s’il advenait qu’il te paraisse judicieux d’évoquer tout ou parties de mes articles, tu peux le faire à ta convenance, en me citant ou non.
      En syntonie donc,
      sur le chemin de la co-évolution.

  1. bonjour mon très cher Christian;

    merci pour ce témoignage qui va dans le sens du mien au sujet des ailes de la mort qui nous frôlent-parfois pour la bonne cause car celà permet de nous remettre en question et de réfléchir à ce que nous allons ou souhaitons faire du Temps qui nous reste.
    Cette gestion est primordiale,il ne faut rien gâcher et savourer-profiter au mieux.
    C’est pourquoi je suis souvent en décalage avec le commun des mortels qui ne pense qu’au bout de son nez-au consumérisme et autre…Non pas que je me considère comme supérieur mais tout est question de valeurs et de priorités.En « artisan de fraternité » je te rejoins sur cette réflexion,comme tu le sais si bien.
    Je te souhaite de continuer à te rétablir au mieux pour avoir le plaisir de te lire et te revoir bientôt.Fraternellement.PHILIPPE

  2. coucou CHRISTIAN
    Je te revois assis sur un banc….J’ai eu en une fraction de seconde le ressentis de ta sagesse , j’ai vu en toi comme un père qui partageais ces connaissances
    de la vie , et une grande douceur.
    Je n oublierai jamais cette image tu es apparu comme un soleil une lumière intense.
    A très bientôt
    Patricia

  3. Par ailleurs, il m’est venu que la majorité des difficultés réside dans le refus de ce qui est.

    Je trouve très bien vu cette remarque. Il n’est pas aisé de découvrir que la source de nos (mes) difficultés est notre (mon) manque d’être nous-même ( heu, …. pardon moi-même)
    C’est une de mes difficultés, et c’est probablement une des plus grande difficulté de notre temps ! ( ou de chaque époque )
    Notre société ne prépare pas vraiment les générations futures à être et à apprendre à être et à exprimer simplement dans le respect de l’autre ce qu’il est !
    Mais c’est ainsi, il faut l’accepter et être !
    accepter n’est pas se résigner
    Il faut continuer d’exprimer son point de vue pour éclairer l’autre et s’éclairer mutuellement
    Peu importe ce que je fais, peu importe où j’agis, peu importe mon état de santé, l’essentiel est de toujours être fidèle à moi-même.
    La maladie, les accidents et la vieillesse me semble être des contraintes qui me pousse sans cesse à retourner, à retrouver, à préciser l’essentiel de qui je suis

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