Bonjour à toutes et tous,
4/5 Amour et accomplissement
S’agissant d’idéaux de bonheur et de réalisation, et de l’infini, l’ineffable, voire l’irrationnel que contiennent ces deux mots, il faut constater l’imperfection des moyens, c’est-à-dire qu’une relation amoureuse parfaite en permanence est sans doute une illusion.
Cependant, dans cette acceptation, et sans espérer la perfection, nous pouvons l’examiner dans sa nature et son efficacité.
En résumé, il y aurait :
L’amour, c’est la vie, l’existence. Moins j’existe, plus j’ai besoin d’amour. Plus j’aime et suis aimé, plus j’existe.
On s’aime, soi.
Et : ‘’aime ton prochain comme toi-même’’.
– J’aime l’autre pour autant qu’il me donne des raisons de m’aimer moi-même (qu’il développe mon existence).
– l’autre m’aime pour autant que je lui donne des raisons de s’aimer lui-même (qu’il développe son existence)
– Basé sur le choix de la personne, l’amour est subordonné à la liberté. Je t’aime quand tu me choisis. Je te déteste quand tu me rejettes.
La question que pose l’efficacité du moyen semble donc s’établir sur l’identification, puis le choix, puis l’approbation, puis les soutiens manifestés de ce que l’autre est, et devient.
Ainsi que sur l’identification, le choix, l’approbation, et les soutiens obtenus depuis l’autre, de ce que je suis et deviens.
Alors :
– qu’est l’autre pour moi ?
– que suis-je pour lui/elle ?
– …….
– si tu hais l’autre ?
– si tuer l’autre ?
– situer l’autre ?
– Si tu es l’autre ?
Dans nos échanges précédents, au sujet de l’identité, nous avions retenu l’hypothèse de trois en un : tête-cœur-corps.
Notre interrogation s’est traduite d’une part en affirmation de l’unicité de tout être humain, et d’autre part en ‘’devenir permanent’’.
Cependant, notre quête n’a pas abouti. A la naissance, le nourrisson dispose d’une identité génétique, biologique. Cela n’est évidemment pas suffisant pour définir et caractériser notre identité.
Il semble que la presque totalité de celle –ci s’élabore essentiellement à partir des relations avec les parents et proches, et par des relations sociales ensuite.
C’est donc à partir des autres et de mes représentations que je poursuis la construction de mon identité. Elle est le résultat de mes interactions avec eux. C’est en fonction de ces interactions que je me représente ce que je suis, ou ce que je dois être, et ce que je deviens.
C’est ainsi qu’une large part de l’identité réside dans l’individu social que nous sommes tous : préfabriqués, conformes, modélisés, identiques pour une large part.
Je m’interroge ici sur la réalité-vérité de ce ‘’moi’’ social. Est-ce bien moi ? Est-ce un autre ?
Peut-être suis-je contraint d’être un autre que je n’ai même pas choisi. Alors je cherche, avec l’intuition qu’il y a un vrai moi, auquel j’aspire, dont le moi social ne serait qu’une petite partie.
Pourtant, si j’avais eu une autre histoire depuis ma naissance, je serais probablement devenu quelqu’un de différent.
Il se présente une possibilité pour réaliser mon identité-unicité : l’expression de mes vérités- différences et que pour cela, il me faut oser me séparer de ce qui n’est pas moi.
Chercher, explorer et exprimer mes véritables pensées, sentiments et désirs-besoins, pour me rapprocher de moi. Ce désir-choix, mutuellement établi et quand il y a lieu, la mise en œuvre des solutions de satisfaction mutuelle, me paraissent de nature à maintenir une relation d’amour, par la recherche d’accomplissement pour chacun des partenaires.
Comme les mondes tête-cœur-corps sont très largement inexplorés, inconnus, peut-être infinis, il y a toujours de quoi faire.
Si cette relation s’instaure, il semble qu’elle peut stimuler chacun dans ce processus de gestation- naissance-accouchement permanent de lui-même, c’est-à-dire son devenir, selon son choix, dans la liberté, pour son accomplissement.
Et donc, que soit établi : tu n’as pas besoin d’être un(e) autre pour que je t’aime.
Il y faut sans doute une confiance mutuelle totale, c’est-à-dire une absence totale de peur. Et surtout pas la peur de perdre l’autre – qui n’est pas à moi. Peut être abandonner l’idée de devoir garder un jardin secret, puisqu’il y a des univers à découvrir.
Assurer de ne pouvoir le dominer où le posséder, accepter de s’abandonner à l’amour.
Ces quelques réflexions portent sur le sentiment qui unit un couple quand c’est le cas. Elles sont motivées par une recherche d’amour construit, qui serait moins aléatoire. Elles sont tentatives, dérisoires bien sûr, d’introduire quelques pensées, où une logique, dans l’irrationnel d’un sentiment toujours attendu, et toujours imprévu.
Pour ce qui concerne la relation amoureuse, cette étape, en-quête d’Amour, suggère qu’il reste subordonné à la liberté. En effet, quelque tentative qui soit engagée pour l’établir en contrat, elle l’enferme dans une prison où il meurt. Il est, où n’est pas, ne se soumet qu’à lui-même et n’accepte aucune pression qui lui soit extérieure.
Tout contrat qui le conditionne le supprime. Que penser du mariage et de tous les liens contractuels qui accompagnent une vie de couple, et comment les gérer ?
Il semble que l’interaction harmonisée tête-cœur-corps soit plus qu’ailleurs nécessaire. La relation amoureuse est celle qui unit deux cœurs et deux corps. Quand les enjeux ‘’tête’’ s’en mêlent, s’ils ne sont pas distincts et clairs pour les partenaires, la confusion apparaît. Les accords, contrats, promesses, obligations s’engagent, et l’amour disparaît. C’est donc une relation amoureuse sans autre engagement que la vivre qui serait merveilleux, mais la vie et ses nombreuses contraintes et exigences ne le permettent qu’exceptionnellement et temporairement.
Tout autant, l’amour échangé est objet de suspicion. Il dit : « Je t’aime parce que tu m’aimes, et si tu m’aimes. » Illusoire contrat, quoique l’amour partagé – c’est-à-dire sur la base de goûts communs – soit nécessaire à la perpétuation de la relation amoureuse, ou amicale.
Reste l’amour donné, le seul pur et vrai peut-être,
Objet du prochain article :
5/5 : « Amour et élévation »